L'infirmière était entrée dans la pièce, elle avait obligée à Aymerick de tenir la glace sur la joue de princesse avant de partir lui chercher des cachets. Elle était revenue quelques minutes plus tard avec quelques cachets que Lizbeth devait prendre en ouvrant les yeux, accompagné d'un verre d'eau. Elle avait dit à l'adolescent de rester là pour s'occuper de sa petite amie avant de quitter sans même écouter ce qu'il avait à dire.

[ ... ]

Une dizaine de minute plus tard, tu ouvrais les paupières en deux battements en gémissant de douleur. Tu arrivais à peine à respirer, mais voir le plafond blanc de l'infirmerie te rassurait presque. Il y avait quelqu'un qui t'avait transporté dans cet endroit, pour t'y faire soigner. Tu échappas un soupire de soulagement avant de tourner la tête sur le côté. Tu fis prise d'un énorme vertige, alors tes paupières s'étaient fermées avant même que tu puisses te rendre compte que ton assaillant était assit juste à tes côtés. Tu toussas quelques fois avant de te racler la gorge, comme si tu avais manqué beaucoup d'air. Bon sang, tu sentais ta joue bruler alors que tu ouvrais les yeux à nouveau. La lumière crue du soleil pénétrait dans la pièce, mais ton regard s'était arrêté sur une seule personne. L'homme qui était là, c'était sans doute la dernière personne que tu aurais voulu voir à côté. Tu repoussas le drap qui était étendu sur toi d'un coup de bras, puis tu reculas jusqu'à te cogner la tête dans le mur derrière ton lit.

▬ « Putain ......... »

Tu étiras ton bras et frotta ta tête qui commençait à être vachement amochée. Tu sentais les battements de tout ton corps dans ce petit bout de tête, elle tirait, cognait. Tu allais en crever tellement elle te faisait souffrir.

▬ « Je ne serai jamais safe tant que tu seras à côté de moi. »

Tu avais répondu rapidement en espérant que ta voix ne tremblerait pas trop. Tu frottais toujours désespérément ta tête en souhaitant vraiment que la douleur puisse disparaître avec ce geste. Ce ne fut pas le cas. Tu grognas de mécontentement en jetant de bref regard en biais au jeune homme dont tu ne connaissais même pas le prénom. En même temps, ce n'était peut-être pas dans son avantage de te le dire et tu ne voulais pas réellement le savoir. Il venait de se lever et toi, tu ne pouvais pas t'empêcher de le regarder bouger afin de t'éviter un second coup : tu réessayerais plus tard, mais pour le moment tu avais tellement de douleur que tu ne pensais qu'à cela. Il s'approchait, encore et encore, alors que tu étais adossé au mur. Tu ne pouvais pas t'éloigner, ni même disparaître à travers le mur pour pouvoir t'évader, t'éloigner de lui.

▬ « Je ne prendrai rien de ce que tu pourrais me donner, connard ! »

Tu te frottais activement la joue en serrant les dents. Tu ne voulais même pas avoir de miroir, tu n'avais pas envie de voir la sale gueule qu'il t'avait fait. Si la douleur était aussi persistante, la couleur devait être égale. L'infirmière entra dans la pièce, elle s'arrêta près du lit et te regarda comme si tu étais un monstre. Tu avais envie de lui demander si c'était aussi affreux que cela semblait, mais elle ne t'en donna pas le temps. Elle t'obligea à prendre la médication qu'il tendait dans ta direction, puis a boire de l'eau. Liquide limpide qui te brûla la gorge comme s'il s'agissait de feu. Elle se retourna vers le garçon. Tu aurais voulu qu'elle le dégage, à la place, elle lui demanda de rester avec toi. En fait, elle l'obligea parce qu'elle avait du boulot ailleurs. Il faudrait que tu sois capable de marcher avant qu'il ne puisse partir.

▬ « Putain. J'suis pognée avec toi pendant combien de temps, hein ? »

Tu serras les dents en touchant doucement l'endroit où tu avais mal. C'était déplaisant.

-  Je ne serai jamais safe tant que tu seras à côté de moi.

Je ne dis rien, mais mon visage exprime complètement le sentiment que je ressens. Mon sourire amusé sur mes lèvres parlent de lui-même. Je secoue légèrement la tête de gauche à droite en haussant les épaules. Elle peut bien penser ce qu'elle veut, il y a des maniaques bien plus terrifiants sur cette Terre que moi. Après tout, je suis de nature violente, mais au moins j'ai du charisme, ça s'efface presque.
Je lui tends toujours les deux petits comprimés contre le mal de tête. Elle serait mieux de les prendre avant que je lui balance par la tête, ma patience à toujours des limites et je ne suis pas un garde-malade.

-  Je ne prendrai rien de ce que tu pourrais me donner, connard !

Je perds alors mon sourire et émets encore un autre soupire d'exaspération. Quelle sotte. Je viens de lui foutre mon poing dans la gueule. Pense-t-elle vraiment que, si je posséderais une quelconque drogue ou autre truc, que je la gaspillerais en lui donnant? Au moment où j'allais lui faire avaler de force, que ce soit par la bouche ou bien le nez, l'infirmière la sauva d'une seconde bataille en entrant dans la pièce. Pour rajouter une goutte dans mon hilaritée intérieur, cette dernière jette une espèce de regard à la princesse, un regard presque de dégout on dirait. Je suis presque un ange qui prend soin d'elle présentement, c'est vraiment très drôle comment la vie es faite, je risque de m'en tirer à bon compte finalement.
La dame me retire alors les médicaments et le verre d'eau pour les donner elle-même à la jeune fille. À mon grand malheur, ensuite de l'ingestion, elle me dit à nouveau de rester avec elle, alors je croise les bras de mécontentement, mais acquiesça avec un petit sourire sarcastique, mais convainquant, cachant au fond que j'en ai foutument pas envie.

-  Putain. J'suis pognée avec toi pendant combien de temps, hein ?

Sa voix me fit alors tourner la tête dans sa direction.

- Roh.. Arrête dont de chialer. Ça me fait autant plaisir que toi. Faque endure ma belle compagnie en attendant que tu cesses d'avoir des vertiges à chaques mouvements et que ta mâchoire désenfle un peu. Après tout pourra gentiment retourner à tes occupations habituelles.

Je ne pu m'empêcher de lui faire un sourire baveux. Moi les petite filles dans son genre, m'énerve tellement.

Cela ne pouvait pas tomber pire. La jolie infirmière revint pour la dernière fois - qu'elle venait de vous dire - en apportant une petite collation. Une poire et des craquelins sans sucre pour toi et la même chose pour le garçon qui était assit sur la chaise à côté. Tu baissas la tête vers la nourriture que tu possédais maintenant, tu jetas un regard en biais au garçon qui te regardait toujours de la même drôle de manière. C'était épouvantable, tu te sentais fixée et boursoufflée du visage. Tu posas une main sur ton front et croqua dans la poire juste avant d'ouvrir le sachet de biscuit santé. Tu regardas autour de toi avec angoisse. Il fallait que tu vois la gueule qu'il t'avait faite, même si tu étais au courant que cela ne te ferait pas plaisir. Tu t'approchas du bord du petit lit en poussant sur tes mains pour te remettre à la verticale, tu sentis le vertige te reprendre. Tu fermas les yeux et poussa un très long soupire. Tu inspiras tout l'air que tes poumons pouvaient contenir, puis en expirant l'air tu appuyas sur le matelas en te remettant sur pied.

▬ « Putain de merde ! »

Tu restas debout en t'assurant que l'autre ne bouge pas. Tu n'avais pas spécialement envie de l'avoir dans les pattes, ni même nulle part ailleurs. Tu plaquas ta main contre le mur avant de commencer à mettre un pied devant l'autre, cherchant un miroir où tu pourrais observer ta gueule.

▬ « C'est vrai, t'es beau. Mais faudrait penser à le savoir moins. »

Un sourire très léger étira douloureusement tes lèvres, puis tu toussas à nouveau en laissant échapper une plainte. Tu croquas à nouveau dans la poire que tu tenais dans ta main droite. Tu fermas les yeux, une petite baisse d'énergie prit ton corps d’assaut. Ta main glissa sur le mur en même temps que ton corps entier et ta figure fit une nouvelle rencontre avec ce dernier.

Ta tête commençait à être salement amochée, à un point ou tu n'arrivais plus à réfléchir. Tu venais à nouveau de tomber, la tête droit dans le mur. Tu n'avais pas été capable de te tenir debout, c'est surtout l'équilibre qui manquait. Tu avais glissé, doucement, très lentement jusqu'à atterrir dans les bras du jeune inconnu : il venait de te « sauver » une nouvelle fois. D'accord, c'était sa faute si tu étais dans cette maudite infirmerie, mais tu l'avais un peu cherché, n'est-ce pas ? Tu aimais provoquer les gens, mais normalement tu ne te retrouvais pas à l'infirmerie pour cela. Tu pensais réellement qu'il allait en baver lorsque tes parents le sauraient, mais ce n'était qu'un détail insignifiant qu'il te fallait oublier. Tu ne devais pas lui dire ou il ne s'occuperait plus de toi : enfin, il ne s'occuperait pas de toi, carrément. Tu accotas ta tête contre son torse et ferma les yeux deux secondes, écoutant attentivement les battements de cœurs affolés du jeune homme. Il avait dû se dépêcher pour te rattraper avec que ton corps s'écroule complètement sur le plancher. Tu gardas les yeux fermés et te concentras activement pour ne pas tomber dans les pommes à nouveau. Tu croquas à nouveau dans la poire que tu avais toujours dans ta main, les biscuits étaient quelque part dans tes vêtements, tu les avais planquée afin de pouvoir les manger un peu plus tard.

▬ « Désolée pour ta mère. »

Tu l'avais marmonnée, chuchotée. Tu n'étais même pas certaine qu'il ait pu entendre cette dernière phrase qui avait quitté tes lèvres. Tu pris une grande inspiration avant de la relâcher complètement et vidé tes poumons. Tu recommençais à peine à respirer correctement lorsque tu réussis à ouvrir les yeux pour le regarder.

▬ « C'est quoi ton nom .. ? »

Il te tenait toujours dans ses bras, comme s'il pouvait t'éviter de te prendre un mur pour la troisième fois depuis une heure. Tu fronças les sourcils en serrant la mâchoire de douleur : c'était ça l'objectif premier de ta mission 'on se lève et on se casse la gueule'. En regardant le jeune homme te dire de l'écouter, ton visage se déforme pour faire un petit sourire. C'est difficile de le faire avec le visage en bouillis.s

▬ « Merci, Aymerick. »

Tu secouas légèrement la tête pour vérifier si tu n'étais pas moins étourdis. Il te semblait que c'était beaucoup moins pire. Il t'avait à nouveau porté jusqu'à la table et de là, tu avais envie de sortir. Tu levas les yeux vers Aymerick avec un petit sourire aux lèvres. Il ne savait même pas dans qu'est-ce qu'il venait de s'embarquer celui-là. Tu avais l'air d'une sainte, mais tu n'en étais pas réellement une. Une belle fille, avec de beaux grands yeux, de longs cheveux blonds et un corps de rêve. Tu lui jetas un regard en biais et te releva, juste pour être assise sur la table. Tu n'avais plus la tête qui tournait autant que quelques minutes avant, ce qui n'était pas une mauvaise chose en soit.

▬ « Tu sais que monter sur le toit, c'est interdit, lui dis-tu avec un sourire. J'ai un chemin pour y accéder, j'y ai même caché une bouteille de vodka. Ça te dirais ? »

Tu avais chuchoté les dernières paroles afin que personne ne puisse entendre autour. Tu avais réussi à t'asseoir par toi-même, alors tu serais capable de monter quelques escaliers jusqu'au toit ? En plus, le soleil se couchait déjà sur le pensionnat. Il commençait à descendre vers l'horizon, disparaitre pour laisser place à la lune. Tu lui avais lancé un regard complice, mais tu ne savais pas pourquoi tu agissais comme cela d'un coup, avec un homme qui t'avais sifflé. Tu avais perdu les pédales, tu détestais qu'on te prennent pour acquis.

Maintenant assise sur la table de travail de l'infirmerie, tu étais en mesure de voir la noirceur s'établir à l'extérieur. Tu avais maintenant envie de sortir pour regarder le coucher du soleil, ce phénomène fabuleux qui se passait à tous les jours. Il y avait un vent frais qui circulait dans la pièce, il te donnait simplement envie de te lever. Tu glissas doucement de la table pour atterrir sur tes pieds, délicatement pour éviter un nouveau choc à ta tête. Tu attrapas le verre d'eau qui avait été mis à ta disposition avant d'en prendre une nouvelle grosse gorgée pour t'hydrater un peu avant ton escalade vers le toit du pensionnat : qui n'était d'ailleurs pas simple à gravir. Tu attrapas son poignet, parce que la main c'est trop sensuel, c'est trop romantique et tu ne veux rien a voir avec ce garçon.

Tu marches ensuite quelques pas avant de te plaquer contre l'un des murs, poussant Aymerick contre ce dernier. L'infirmière entra dans la pièce au même moment, allant s'occuper d'une personne que tu n'avais pas vu. Elle n'aurait pas accepté que tu quittes, même si tu étais en état de le faire. Tu tiras le jeune homme par la manche en marchant rapidement pour quitter la pièce.

▬ « On doit passer par la bibliothèque. »

Tu le tiras doucement dans les couloirs, en passant par différents blocs, puis différents corridors. Tu marchais rapidement et ta tête ne te faisait même plus souffrir, mais le regard des jeunes te faisait douter de ta gueule. Celle que tu n'avais toujours pas pu voir à cause du manque de moyen. Tu entras dans la bibliothèque en silence, poussant Aymerick devant toi vers le fond de cette dernière. Il n'y avait que de vieux livre emplis de poussières, puis au fond un mur vide. Tu tiras sur un livre qui ouvrit une porte invisible à l’œil nu. Tu jetas un regard complice au garçon, avec un sourire aux lèvres.

▬ « Monte. C'est tout en haut. »