Tu tenais le garçon par la manche et tu l'avais guidé à travers la bibliothèque en te demandant pourquoi est-ce que d'un coup il pouvait avoir un quelconque intérêt à tes yeux. Tu compris après quelques minutes de recherche que c'était surement parce qu'il ne t'avais pas abandonné après t'avoir frappé. Il devait au moins se sentir un peu coupable et ça, ça valait un verre de vodka. Tu savais de quel type de monde il provenait, tu savais aussi qu'il n'allait pour aucune raison valable aller te dénoncer au directeur. Il était assez malin pour comprendre qu'on ne joue pas avec le feu a moins de vouloir se bruler. Il t'attira dans l'escalier alors que tu attendais derrière lui qu'il se bouge. Si vous étiez repérés ce serait sans doute la fin de cette aventure, plus personne n'aurait accès au toit - bien que ce fut interdit par l'école cette cachette était assez connue des étudiants qui s'étaient tous donnés le mot pour garder le secret. Tu soupiras, mais décidas tout de même d'entrer la première dans le grand escalier. Il fait noir la-dedans, mais tu n'es pas une peureuse et ça ne serait pas la première fois que tu passais par là. Cela rendait le jeu nettement moins amusant, mais tu n'en ferais pas tout un plat. Tu l'aidas à fermer la porte derrière vous, comme si tu lui étais d'un grand secours, puis tu gravis la totalité des marches qui n'étaient pas toutes de la même taille. Tantôt une petite, après une immense ... Tu te disais, à chaque fois, qu'ils auraient dû engager un autre bâtisseur en voyant cela, mais il semblerait que c'était fais exprès. Tu arrivas en haut, devant la dernière porte a franchir. Tu l'ouvris et les derniers rayons du soleil firent flamboyer ta chevelure dorée. Tu posas les pieds sur le toit avec un immense sourire aux lèvres.

▬ « C'est magnifique .... »

Tu le disais à chaque fois, mais Aymerick n'avais surement jamais vu un aussi beau coucher de soleil. Tu te tournas dans sa direction avec un sourire. Il te regardait étrangement et tu te souvins qu'il était seulement là pour la vodka. Tu approchas du bord de l'immeuble et plongea la main dans le vide avant d'en sortir une bouteille translucide. Le liquide bougeait à l'intérieur alors que tu te relevais pour t'éloigner du bord. Tu lui tendis avec ce même sourire avant de t'asseoir pour admirer le coucher.

▬ « Je viens toujours ici quand je veux relaxer, beaucoup de gens connaissent l'endroit, mais depuis qu'on élève est tombé et est mort, il n'y a presque plus personne qui y viens. Ils tiennent surement trop à la vie. »

Il n'avait pas tort. Beaucoup de gens refusaient maintenant de grimper sur le toit comme vous l'aviez fait, mais ça n'était pas difficile lorsque l'on empruntait le même chemin que vous : un autre avait plus d'obstacles, plus haut et plus difficile. Dans ton état, tu n'aurais jamais été capable de prendre ce chemin. Trop de nausées, si l'on peut dire cela comme ça. Tu t'étais arrêtée, assise sur le bordeaux et tu regardais le soleil : enfin, tu ne le regardais pas vraiment pour éviter de te bruler la rétine. En tournant la tête dans sa direction, tu le vis prendre une grosse gorgée de vodka brute. Il ne toussa pas. Il était habitué de boire des alcools forts, il ne devait pas avoir l'habitude de couper l'alcool avec de la liqueur de fruit. Tu lui fis un sourire, mais ne le regarda pas vraiment tandis qu'il semblait avoir envie de boire toute la bouteille.

▬ « C'est vrai. »

Tu accotas la tête contre le mur en brique qui était juste derrière. Tu poussas un très long soupire alors que le soleil réchauffait ta peau. Tu lui fis un sourire. Tu ne savais plus ce qui t'avais prit de le traîner jusqu'à l'un de tes endroits favoris : c'était la seule place dans tout le monde où tu te sentais bien, en paix, seule. C'était étrange la manière dont tout avait changé dans ta tête et ce, même si tu restais cette salope de première que tu t'amusais tant à être.

▬ « Il faudrait éviter d'avoir une gueule de bois, m'sieur. Si les profs se rendaient compte de ça, il chercherait surement la cachette et ça serait nulle pour nous. Si tu veux quoi que ce soit d'interdit, tu peux toujours me demander, j'ai des sources. On n'a pas de réseau qui rentre ici, mais un ipod pour la musique, c'est malade ! »

Tu lui avais arraché la bouteille des mains pour prendre une gorgée à ton tour, parce qu'au fond, cette bouteille là était à toi. Tu avalas sans grimacé, parce que la vodka c'était ton échappatoire à une vie de merde - même si elle avait l'air d'être parfaite ta vie. Tu lui tendis ensuite la bouteille en vitre avec un sourire.

Tu lui fis un clin d'oeil amical, puis un sourire complice. Il devait certainement y avoir une chose dans ce monde qu'il ne pouvait avoir à cause de cette règle, à cause de la vérification des paquets. Tu réussissais à tirer des profits de tout ce que les gens pouvaient désirer : parce qu'il y a toujours quelqu'un qui veut quelque chose d'interdit. Tu ne te risquais pas à chercher de la drogue, ni des armes. Tu essayais surtout de ne pas créer de vague, tu ne voulais pas créer encore plus de problèmes dans ce pensionnat. Tu pris encore quelques gorgées dans la bouteille qui n'était encore qu'à la moitié, vous aviez encore beaucoup de temps avant le couvre-feu, alors beaucoup d'alcool à boire. Il s'excusa et tu restas froide devant ce qu'il venait de te dire. Pourquoi s'excuser ? Il se sentait encore coupable de ce coup de poing et avec raison, tu avais encore de la douleur à la mâchoire et ta joue était enflée. Tu avais de la difficulté à respirer à cause de l'enflure, mais tu tâchais de ne rien laisser paraître : tu n'avais pas envie qu'il se sente encore plus coupable qu'il ne l'était déjà.

▬ « Ça va. Je vais avoir besoin de beaucoup de glace et de maquillage pour faire disparaître les marques, mais ça passeras. »

Tu lui fis un sourire en te mordant la lèvre. C'était étrange. Tu fermas les yeux une seconde, puis laissa le soleil se coucher. Le temps passait et vous restiez là. Il faisait beau, l'air frais commençait à peine à souffler. Il y avait un sourire qui flottait sur tes lèvres alors que tu restais figée dans le temps. Cela faisait déjà une heure que vous étiez là, tantôt à discuter, tantôt à écouter le silence. L'alcool commençait à diminuer et même si tu avais l'habitude, tu n'étais pas invincible à ses effets. Tu ne voyais pas l'heure et tu n'en avais rien à faire. C'était la première année ou tu trouvais quelqu'un aussi mignon. Non, ce n'était pas la première fois, mais en même temps .... c'était étrange ce qui se passait là. C'était surement à cause de ta gueule enflée.

▬ « Tu sais ... »

Tu ne terminas pas ta phrase, tu te retournas sur le côté. Tu passas la jambe par-dessus les deux siennes et posa tes fesses sur ses cuisses en le regardant droit dans les yeux. Oui, tu commençais à ressentir les effets de l'alcool, mais l'alcool ne fait jamais faire des choses que l'on ne pense pas. Elle amplifie seulement les désirs que l'on avait déjà.

NC : 16 →

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